IV°/ Astronomie : c’est la terre ou le soleil qui est au centre de l’univers ?
L’astronomie, qui est l’observation du ciel, est considérée comme la plus ancienne des sciences.
a°/ La préhistoire : avant 4800 av. J.-C.
Lever et coucher du Soleil, aspect du ciel différent en été et en hiver, position changeante du lever de Soleil par rapport aux étoiles… À sa naissance, l’astronomie sert principalement à mesurer le temps, définit les journées et marque les saisons.
Ci-contre : Représentation d’un aurochs, ancêtre bovin, avec six étoiles des Pléiades au-dessus de lui dans la grotte de Lascaux (entre 17500 et 13000 av. J.-C.).
b°/ Le Néolithique : entre 4800 av. J.-C. et 2100 av. J.-C.
Les mégalithes du Néolithique sont constitués d’une ou plusieurs pierres de grande taille érigées sans mortier ni ciment. Ils auraient un rôle multiple : social et culturel, mais aussi astronomique.
Par exemple, sur le site de Nabta Playa en Égypte (4500 à 4000 av. J.-C.), on trouve un cercle de pierres de deux mètres de hauteur. Quatre couples de rocs plus grands forment comme des “portes” sur ce cercle. Deux d’entre elles sont alignées avec l’axe nord-sud, tandis que les deux autres forment une ligne à 70° avec l’est-nord-est…
Cette dernière direction est alignée avec la position du lever du Soleil au solstice d’été il y a 6 000 ans, un événement qui marquait le début de la saison des pluies dans le désert. D’après les archéoastronomes, Nabta Playa serait donc, comme d’autres mégalithes du Néolithique, un “observatoire ancien”.
Le monument préhistorique de Stonehenge a longtemps été étudié pour ses liens éventuels avec l’astronomie ancienne. Des archéoastronomes ont prétendu que Stonehenge représentait un « ancien observatoire », bien que son utilisation à cette fin soit contestée. Beaucoup pensent également que le site peut avoir eu une valeur astrologique ou spirituelle.
Ci-contre : Mégalithe de Stonehenge (3500 à 3000 av. J.-C.), “observatoire ancien” en Angleterre.
c°/ Mésopotamie : entre 5300 av. J.-C. et 539 av. J.-C.
Les Sumériens, les Babyloniens (au sud) puis les Assyriens (au nord) ont peuplé la Mésopotamie (Irak actuel). Ils se distinguent par un développement très poussé des mathématiques.
Ils sont à l’origine des premiers modèles mathématiques de description et de prédiction des phénomènes célestes. Les astronomes connaissent notamment bien les mouvements des planètes visibles à l’œil nu : Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne.
Par ailleurs, les savants mésopotamiens inventent les constellations les plus anciennes comme le Lion, le Taureau, le Scorpion et le Capricorne. Ils divisent également la voûte céleste entre douze signes du Zodiaque. Ces premières constellations seront ensuite complétées par les Grecs, qui introduiront des références à leur propre mythologie.
Ci-contre : Tablette relatant des observations de Vénus, Ninive (ville d’Assyrie), VIIe siècle av. J.-C.
d°/ Egypte : vers 2500 av. J.-C.
Les Égyptiens sont eux à l’origine du calendrier solaire. Ils remarquent que l’apparition de l’étoile Sirius au-dessus de l’horizon terrestre à l’aube, après une période où elle était cachée, se produit approximativement tous les 365 jours, et divisent donc l’année de cette manière. Le cycle de la Lune durant environ 30 jours et nuits, ils divisent l’année en douze mois de 30 jours. Les Égyptiens sont aussi à l’origine du découpage de la journée en 24 heures.
Leurs pyramides sont orientés suivant les quatre points cardinaux, parfois avec une précision impressionnante comme les pyramides de Gizeh.
Ci-contre : Une horloge stellaire égyptienne.
d°/ Grèce : VIIe siècle av. J.-C.
Les connaissances babyloniennes et égyptiennes sont transmises aux savants grecs. Et c’est en Grèce que tout change. Alors que les civilisations mésopotamienne et égyptienne se limitent à la description des phénomènes célestes, les Grecs s’intéressent au “pourquoi”. Ils vont plus loin dans l’analyse en cherchant à déterminer les lois physiques à l’origine du mouvement des astres et à trouver une explication rationnelle à la création du monde.
Deux visions de notre galaxie s’affrontent alors au cours des âges. Le géocentrisme qui place la terre au centre de l’univers et l’héliocentrisme pour qui c’est le soleil.
Aristote : Géocentriste. Philosophe grec né en 384 avant JC et mort en 322 avant JC. Il avait une vision géocentrique de l’Univers. Il considérait que la Terre est fixe au centre de l’univers et que tous les astres tournent autour d’elle selon des trajectoires circulaires.
Cette idée permettait d’expliquer grossièrement les mouvements apparents de la Lune et du Soleil, qui sont à peu près réguliers, mais elle ne pouvait pas justifier la complexité du mouvement des planètes qui parcourent la voûte céleste en effectuant des boucles. Par exemple, voici la trajectoire de Mars (la courbe blanche). On observe que Mars semble revenir en arrière et forme une boucle. Cette hypothèse n’expliquait pas non plus les grandes variations de l’éclat lumineux des planètes.
Ptolémée :Géocentriste. Claude Ptolémée, communément appelé Ptolémée, était un astronome (et astrologue), probablement d’origine grecque, qui vivait à Alexandrie en Égypte au 2ième siècle.
Pour rendre compte de ces aspects, Ptolémée a proposé une modification au modèle d’Aristote.
Il a conservé la position centrale et fixe de la Terre mais chaque planète tournait cette fois autour d’un point qui suit la trajectoire circulaire d’Aristote. Ainsi chaque planète effectuait un petit cercle nommé épicycle dont le centre se déplaçait sur le déférent.
Cette disposition décrivait mieux les trajets des planètes et elle expliquait aussi les variations d’éclats par des variations de distances.
e°/ Europe : XVIe siècle.
C’est le système de Ptolémée qui restera en vigueur jusqu’au XVIe siècle.
Copernic :Héliocentriste. Nicolas Copernic était un chanoine, médecin et astronome polonais né à Thorn en 1473 et mort à Frauenburg en 1543.
Copernic était conscient des insuffisances du système de Ptolémée et il l’a reconsidéré en mettant le Soleil au centre de l’Univers.
Il n’était certainement pas le premier à y avoir pensé mais, à cette époque on craignait la censure (et la répression) des autorités religieuses. Or l’idée de chasser la Terre (et l’homme) du centre de l’Univers était mal perçue par la communauté religieuse.
Copernic a exposé son système planétaire dans son ouvrage « De Revolutionibus Orbium Coelestium » qui a été imprimé juste avant sa mort en 1543.
Cependant, son système il n’explique pas mieux les irrégularités de la marche des planètes dans le ciel, et lui aussi fait appel à des épicycles et des excentriques.
Tycho Brahé :Géocentriste. Astronome Danois né à Knudstrup en 1546 et mort à Prague en 1601.
Il était opposé aux thèses héliocentriques de Copernic et préférait considérer la Terre fixe au centre de l’Univers. En fait, il croyait que les planètes tournaient autour du Soleil et que celui-ci tournait autour de nous avec tout ce cortège. C’était une sorte de compromis entre le système d’Aristote et celui de Copernic.
Cependant, Tycho Brahé était un observateur et il avait besoin d’un mathématicien pour exploiter ses mesures. Ceci le conduisit à rechercher la participation de Kepler. C’est en 1600, que l’astronome et mathématicien Kepler rencontra Brahé et devint son collaborateur. Quelques mois plus tard, la mort emporta Tycho Brahé et Kepler récupéra une partie de ses observations.
Kepler :Héliocentriste. Johannes Kepler (1571 – 1630) a alors étudié les mesures de Tycho Brahé dans le but de comprendre les mouvements des planètes.
C’est de l’étude des positions de la planète Mars que la solution a commencé à germer dans l’esprit de Kepler.
En 1609, Kepler publia un livre intitulé « Astronomia nova » (Astronomie nouvelle) dans lequel il exposait les deux premières lois que l’histoire des sciences a attachées à son nom.
Neuf années plus tard, en 1618, il énonça sa troisième loi.
Newton :Isaac Newton ( – ) est un mathématicien, physicien, philosophe, alchimiste, astronome et théologien anglais. Figure emblématique des sciences, il est surtout reconnu pour avoir fondé la mécanique classique (Philosophiae naturalis principia mathematica), pour sa théorie de la gravitation universelle et la création du calcul infinitésimal.
Les lois de Kepler étaient déduites des observations, celles Newton sont des hypothèses sur la réalité physique des relations entre matière, forces et mouvements.
Premier principe de Newton :Tout corps persiste dans son état de repos, ou de mouvement uniforme en ligne droite, à moins que des forces exercées sur lui ne l’obligent à changer cet état.
V°/ Distance terre – lune – soleil :
Comment mesurer des distances inaccessibles, qui plus est sans avoir une idée précise de notre galaxie ? Et bien les savant Grecs de l’antiquité l’on fait …
La chronologie :
Date
Savant
Distances calculées
Distances réelles
Erreurs
-280 ans av. J.C.
Aristarque de Samos
Terre-lune = 495 338 km
Terre-lune = 384 400 km
+ 28,86 %
-200 ans av. J.C.
Eratosthène
Terre-soleil = 7 344 854 km
Terre-soleil = 149 597 870 km
– 49 %
-200 ans av. J.C.
Eratosthène
Rayon terre = 6 484 km
Rayon terre = 6 371 km
+ 1,74 %
-167 ans av JC
Hipparque de Nicée
Terre-lune = 424 309 km
Terre-lune = 384 400 km
+ 10,4 %
1751
Le Monnier
Terre-lune = 382 542 km
Terre-lune = 384 400 km
– 0,48 %
1969
Saturne 5
Terre-lune = 384 400 km
Terre-lune = 384 400 km
0 %
a°/ Calcul la circonférence de la terre :
b°/ Calcul de la distance terre-lune :
La distance terre-lune est de 384 400 km. Nous avons des outils moderne et précis pour effectuer cette mesure, mais les Grecs, deux siècles avant Jésus Christ ont été capables d’obtenir de très belles approximations.
Lors d’une éclipse de Lune (passage de la Lune dans l’ombre de la Terre), Aristarque de samos (-310 -230 avt. JC) remarqua que l’éclipse avait durée 4 heures et que l’on pouvait mettre 3 lunes dans l’ombre de la terre.
Aristarque a considéré que le soleil était à l’infinie et que l’ombre faite par la terre était un cylindre, alors que c’est un cône. Malgré tout, il a été capable de mesurer des distances inatteignables.
Il détermine que \widehat{L_{1}OL_{2}} mesure un demi degrès. Sachant que le rayon terre d’après Eratosthène fait 6 484 km.
Angle
L1L2 en km
\widehat{L_{1}OL_{2}}
0,5°
\frac{T_{1}T_{2}}{3} = \frac{6 484 \times 2}{3}=4 322,7 \ km
Périmètre Révolution lune = 2 \pi R donc : Distanceterre-lune = \frac{3 \ 112 \ 320}{2\pi }= 495 \ 341 \ km
Soit une erreur de 28,86 %, qui est très correcte car la mesure de 0,5° durant l’antiquité s’avére difficile.
En considérant maintenant la durée de l’éclipse de 4 heures et sachant que la durée du mois lunaire est de 30 jours (la lune fait le tour de la terre en 30 jours), recalculons la distance terre-lune. La lune passe dans l’ombre de la terre en 4h et parcoure donc le diamètre de la terre qui est de 2 x 6 484 = 12 968 km.
temps en heure
Périmètre Révolution lune en km
Eclipse
4 h
12 968 km
Moi lunaire
30 jours = 30 x 24 = 720 h
\frac{720 \times 12 968}{4}= 2 \ 334\ 240\ km
Périmètre Révolution lune = 2 \pi R donc : Distanceterre-lune = \frac{2 \ 334\ 240}{2\pi }= 371 \ 505,8\ km
Soit une erreur de seulement 3,35 %, ce qui est très superbe comme précision. Bienque les Grecs utilisaient le cadran solaire ou la clepsydre, leur mesure du temps était tout à fait correcte.
c°/ Calcul de la distance terre-soleil :
Aristarque c’est aussi essayé au calcul de la distance terre-soleil. Mais sa mesure d’angle c’est révélé bien trop inexacte.
Lorsque la lune se présente sous différents aspects car elle réfléchit la lumière du soleil.
Au premier et au dernier quart, la lune présente une ombre qui la coupe exactement en deux. Soleil, terre et lune s’inscrivent alors dans un triangle rectangle.
Aristarque avait mesurer un angle \widehat{DST} de 3°. La mesure du temps était moins facile et précise que maintenant.
Dans le triangle DST rectangle en D
sin \widehat{DST}=\frac{opp \widehat{DST}}{hypo} = \frac{DT}{ST} \ donc \ : \ ST = \frac{DT}{sin \widehat{DST}}= \frac{371 \ 505,8}{sin \ 3} = 7 \ 098\ 481,17 \ km
La distance terre-soleil est de 149 597 870,7 km, l’erreur est donc considérable mais le raisonnement est correct.
Kepler (les trois relations mathématiques, aujourd’hui dites lois de Kepler, qui régissent les mouvements des planètes sur leur orbite.
Les 3 lois de Kepler :
1ière loi : Loi des orbites
Les planètes tournent autour du Soleil en décrivant des ellipses dont le soleil occupe un des foyers. On appellera a le demi grand axe de cette ellipse et T la période orbitale de cette planète autour du soleil. Les planètes de notre système solaire ont une trajectoire presque circulaire car leur excentricité (distance centre – 2ième foyer) est très faible.
2ième loi : La loi des aires
Durant un temps donné, la surface balayée par la planète et la même. Donc, plus une planète est proche du soleil plus sa vitesse augmente.
Entre t1 et t2 la surface bleue de l’ellipse et la même que entre t3 et t4.
3ième loi : Loi des périodes
Les carrés des périodes de révolution des planètes sont proportionnels aux cubes des grands axes de leurs orbites.
\huge \frac{a^{3}}{T^{2}} = k
Démonstration de la 3ième loi de Kepler :
Si un objet de masse m tourne autour d’un autre de masse M infiniment plus grand (les planètes autour du soleil, la lune autour de la terre ou un satellite autour d’un planète) alors il subit deux forces opposées qui se compensent :
– Une force d’attraction : Forcedegravitationuniverselle \huge F_{1} = \frac{GmM}{a^{2}}
– Force centrifuge due à la rotation de la terre autour du soleil \huge F_{2} = \frac{mV^{2}}{a}
G = constante gravitationnelle = 6,674×10-11 Nm2kg-2
M = masse de l’objet massif = Constante
m = masse de l’objet en mouvement autour de M
a = longueur du demi-grand axe de la trajectoire elliptique de l’objet m autour de M
G = constante gravitationnelle = 6,674×10-11 Nm2kg-2
m = masse de la terre
M= masse du soleil
a = distance terre soleil = 150×106 km
V = vitesse de la rotation de la terre autour du soleil. V= \frac{2\pi a}{T} = \frac{2\pi \times 1,5 \times10^{11}}{365\times24\times3600} =29 886 \ m/s \simeq 3 \times10^{4} \ m/s
Puisque les forces F1 t F2 sont égales : \huge F_{1} = F_{2} \\\frac{GmM}{a^{2}} = \frac{mV^{2}}{a} \\M =\frac{aV^{2}}{G} \\M =\frac{1,5 \times 10^{11}\times (3\times10^{4})^{2}}{6,674\times10^{-11}} = 2,02\times 10^{30} kg
G = constante gravitationnelle = 6,674×10-11 Nm2kg-2
m = masse de la terre
M= masse du soleil
a = distance terre soleil = 150×106 km
V = vitesse de la rotation de la terre autour du soleil.
V= \frac{2\pi a}{T} = \frac{2\pi \times 1,5 \times10^{11}}{365\times24\times3600} =29 886 \ m/s \simeq 3 \times10^{4} \ m/s
c°/ Cas des autres planètes :
On peut procéder de la même manière avec les satellites des planètes Jupiter, Mars et Saturne.
3°/ Calculer G la constante de gravité :
Newton et l’expérience de Henry Cavendish au XVIIIième siècle pour calculer G :